L’analyse du contexte urbain de la place du Général De Gaulle

Le secteur nord de la ville de Nice s’est développé à partir de la fin du XIXème siècle dans une vallée d’un peu plus d’un kilomètre de large, bornée par la colline de Cimiez à l’est et par les collines du Piol et du Pessicart à l’ouest. Entre le bord de mer (déjà urbanisé à partir du début du XIXème) et les collines de Gairaut et Saint-Pancrace, annonçant au nord les premières pentes du Mont Chauve, cette vallée s’étend su une longueur d’environs 4 kilomètres. La place du Général de Gaulle se situe sur un terrain plat au milieu de cette vallée, mais excentré vers la colline de Cimiez. En effet, la croissance urbaine dans ce secteur est structurée par deux axes presque parallèles prolongeant le damier des quartiers centraux de la rive droite du Paillon : l’axe de l’avenue Jean Médecin (décalé vers la colline de Cimiez) et l’axe du Boulevard Gambetta (décalé vers les collines du Piol et du Pessicart). La place Charles de Gaulle est située sur le prolongement de l’avenue Jean Médecin, et au croisement de quatre grands axes définissant une « maille » urbaine, selon la logique des plans du Conseil d’Ornement, mais très éloignés de la rigueur géométrique de ceux-ci. Au sud se développe donc l’avenue Malausséna, prolongement de l’avenue Jean Médecin, épine dorsale et rue commerçante principale du centre-ville niçois. Du nord vient l’avenue Borriglione, de l’est l’avenue Raiberti (qui bute sur les premières pentes de la colline de Cimiez), de l’ouest provient le boulevard Joseph Garnier, qui assure la connexion avec l’autre axe nord-sud de ce secteur urbain, le boulevard Gambetta. Sur la place converge également (ou au moins convergeait jusqu’au début des années 1990) la ligne des Chemins de Fer de Provence qui, parallèlement au Bd Garnier traverse le Bd Gambetta et débouche sur une grande gare monumentale sur la partie plus méridionale de la place, qui joue le rôle de grand parvis de gare. Actuellement la gare est désaffectée, et le nouveau terminus de la ligne ferré se situe en retrait de l’ancien, à 200 mètres de la place. L’axe est-ouest (Garnier-Raiperti) est en réalité moins structurant pour la ville de Nice que celui nord-sud (Malaussena-Borriglione), car il est limité par les deux collines vers lesquelles il n’amorce pas des montées.  Le positionnement sur l’axe nord-sud mérite néanmoins quelques considérations. D’abord, le relevé ferroviaire de la ligne SNCF constitue une importante barrière urbanistique au sein de la ville de Nice. Il délimite ainsi assez clairement le centre-ville (autour de l’avenue Jean Médecin) du quartier de la Libération (structuré lui par l’avenue Malausséna). Cela permet de caractériser la position de la place du Général De Gaulle comme étant de type péri-centrale. Le manque d’ouverture vers le nord de la gare principale de Nice, située sur ce relevé ferroviaire, rend la barrière encore moins perméable et éloigne la place de l’espace central niçois d’un point de vue perceptif et fonctionnel.  On notera également que l’avenue Borriglione n’est pas à proprement parler dans la continuité des avenues Jean Médecin et Malaussena. Il est caractérisé par un changement de direction ainsi que par une considérable réduction du gabarit. L’axe de croissance urbain défini pas les plans du Conseil d’Ornement au départ de la place Masséna et devant structurer tout le secteur nord de la ville de Nice s’interrompe ainsi sur la place du Général De Gaulle. Sa continuité logique est en effet le boulevard Gorbella, auquel il aurait du être relié par une rue à grande gabarit maintes fois projetées (plan régulateur des quartiers nord de 1882, plan Cornudet de 1931) mais jamais réalisé (voir à ce sujet Graff 2000). L’axe composite Malaussena-Borriglione a néanmoins repris une certaine cohérence à la fin des années 2000 par la desserte du tramway niçois, se prolongeant sur l’avenue Jean Médecin et sur la place Masséna et jetant les bases pour un rapprochement fonctionnel et symbolique de la place du Général De Gaulle au centre-ville.

Pour conclure la caractérisation de son contexte urbain, la place du Général de Gaulle se présente comme place d’interface entre plusieurs quartiers. La délimitation de quartiers cohérents dans ce secteur de la ville de Nice est mal aisée et les définitions administratives ne sont pas très pertinentes. Les quatre mailles connectées par la place ne constituent pas en soi quatre quartiers différents. Dans ce secteur de la ville de Nice, les rues principales constituent davantage des espaces publics structurants pour les quartiers que des limites. On peut ainsi identifier (mais très difficilement délimiter) un quartier Gambetta autour du boulevard Gambetta, un quartier de la Libération autour de l’avenue Malausséna et un troisième quartier autour de l’avenue Borriglione (quartier Borriglione-Valrose). La place assure ainsi au moins l’interface entre ces deux derniers quartiers, même si sa fonction commerciale (notamment le marché quotidien en plein air) attire également les habitants des quartiers plus occidentaux autour des boulevards Gambetta et Cessole, ceux des quartiers collinaires (Piol, Pessicart, Cimiez) et même ceux des quartiers du centre-ville.

   

Figure 2.21 :

La Place Charles de Gaulle dans son contexte urbaine

 

 

   

Figure 2.22 :

La Place Charles de Gaulle à l’échelle du quartier 

 

 

 

   

Figure 2.23 :

Manque de continuité de l'axe de croissance (avenue Malausséna)