Essentiel méthodologique : Le croquis et la photographie, outils d’analyse de l’espace urbain.
D'après Philippe Panerai, le carnet et le crayon sont des premiers outils de travail. Des croquis de différentes vues peuvent être réalisés : dessin-silhouette d'une vue éloignée au dessin-détail d'une vue proche. Chaque croquis doit comporter le nom du lieu la date et l'heure et peut s'accompagner d'un écrit descriptif complémentaire.
Les avantages d'effectuer un croquis sont :
-L’adéquation entre l’outil et l’objectif. Le croquis permet de bien saisir les formes urbaines, dans leurs détails et dans leurs généralités. Il oblige aussi à simplifier, première étape de la mise en place d’une typologie.
-Les choix subjectifs de son dessin. Ainsi, sur un panorama riche d'informations, on ne dessinera que ce qui nous intéresse en fonction de l'objet de l'étude.
-La spontanéité et la souplesse propres à l’acte de dessiner sur le terrain.
Les inconvénients du croquis sont :
-Le temps passé à effectuer le croquis si l'on n’est pas bon dessinateur ou que l'on dessine trop de détails. En effet, le croquis doit reprendre les traits principaux sans rentrer dans le détail.
-Le croquis ne se fonde que sur une approche visuelle et subjective de la ville. Les données objective des fonctions et des usages (flux, comptages, et.) ne seront pas pris en compte, par exemple. On a donc une approche partielle de l’analyse urbaine.
La photographie peut être le deuxième outil utile qui complètera l'approche analytique. Là aussi, on peut prendre des plans larges de même que des gros plans (matière, décoration).
Les avantages de la photographie sont :
-La rapidité par rapport au dessin
-Disposer d'un maximum d'informations sur le territoire étudié.
-Le fait de figer, à un temps donné, l’ensemble des caractéristiques de la ville
Les inconvénients de la photographie résident dans :
-La profusion d'informations, ce qui ne met pas en évidence ce que l'on voulait montrer lorsqu'on a pris la photo.
-La subjectivité de la photographie, par les choix d’angles de vue, de zooms, etc.
-Encore une fois, l’impossibilité à intégrer des données quantitative (flux, comptages, etc.).
Il existe une autre possibilité qui allie les deux outils : le croquis élaboré à partir d’une photographie. En effet, anciennement réalisé sur calque, le croquis est aujourd’hui de plus en plus accompli sur des outils de DAO. Il s'agit de prendre une photographie du lieu et de l'importer sur un logiciel de dessin par ordinateur (comme Adobe Illustrator ou CorelDraw). Grâce à ces logiciels on peut dessiner sur la photo les traits caractéristiques à la manière d'un croquis. De surcroit, ces logiciels permettent d’intégrer au croquis des informations quantitatives issues d’analyses thématiques (comptages, données de recensement) par des éléments graphiques opportunément conçus.
Figure 3.12 : Photographie |
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Figure 3.13 : Croquis |
Figure 3.14 : Croquis à la main |