Les places Rossetti et de la Halle aux Herbes dans leur contexte historique.
Figure 1.16 : Place Rossetti et Place de la Hall aux Herbes |
Située au centre du Vieux-Nice, la place de la Halle aux Herbes reçoit sa première configuration à la fin du Moyen-Age.
Elle est actuellement adossée d'un côté à la cathédrale Sainte-Réparate, édifiée entre le 16eme et le 17 eme siècle. Au début du XVI siècle, la place aux Herbes était encore un cimetière par lequel on rentrait dans l’ancienne église de Sainte-Réparate. La nouvelle cathédrale ayant changé d’orientation, la place perd sa fonction religieuse pour abriter le marché aux herbes distinct de celui aux poissons. Positionné à l'angle d'une rue qui est l'axe principal de la vieille ville (la rue du Vieux Pont débouchant au nord de la ville) la place maintient un rôle central dans le fonctionnement urbain. Au 19e siècle, le bâtiment qui existait en face de la cathédrale fut détruit dans le cadre du plan régulateur de 1860 produit par le Consiglio d'Ornato, organisme chargé de la planification urbaine à Nice. L’objectif était de dégager la perspective sur la cathédrale, pour en faire une nouvelle place nommée aujourd'hui place Rossetti (du nom de la famille ayant légué à la municipalité l’ilot à détruire). La création de la nouvelle place a renforcé la centralité de ce rare espace public ouvert au sein du très dense tissu urbain de la vieille ville. Se crée ainsi un système de deux places directement connectées, bordant l’édifice de la cathédrale et catalysant la vie commerciale du quartier. Cependant, le développement des activités commerciales sur la nouvelle place s’accompagne de la perte du marché sur place Halle aux Herbes, marché désormais accueilli plus au sud, dans le plus accessible Cours Saleya.
Le développement des nouveaux quartiers à l’ouest (rive droite du Paillon et rivage de la Méditerranée le long de la Promenade des Anglais) et à l’est (quartier du port) porteront à un déclin progressif de la centralité et de l’attractivité de la vieille ville. Le Vieux-Nice restera ainsi aux marges de l’essor de l’économie touristique de la seconde moitié du XIX siècle, à l’exception du quartier de l’Opéra, plus moderne car conçu aux débuts du XVIII siècle. Jusqu’au début des années 1980, le vieux Nice restera un espace répulsif, à l’habitat insalubre et à la forte présence de population immigrée. Successivement il a fait l’objet d’une mise en tourisme axée sur son caractère pittoresque et identitaire. Dans ce contexte, les places Rossetti et Halle aux Herbes ont pu retrouver une nouvelle centralité liée à l’accueil touristique, à l’activité commerciale et culturelle. Les deux places ont tout dernièrement (2010) fait l’objet d’un réaménagement de l’espace public pour conforter leur attractivité commerciale et touristique.