La place Garibaldi dans son contexte historique.

   

Figure 1.15 :

Place Garibaldi 

 

 

La Place Garibaldi est située entre le nord du Vieux-Nice et le quartier du port. Elle est conçue lors de la première extension du Vieux-Nice vers le nord dans la seconde moitié du siècle XVIII.  Place à portiques savamment dessinée par l’architecte Antonio Spinelli sur le modèle des grandes places turinoises, la place Garibaldi est d’abord la place royale de la ville de Nice, marquant  l’aboutissement de la route de Turin qui relie Nice à la capitale de l'Etat de Savoie. La route royale de Turin (aujourd’hui Rue de la République) offre une perspective monumentale sur la chapelle du Saint-Sépulcre et fait de la place un lieu symbolique: celui de l’affirmation du pouvoir de la Maison de Savoie sur la ville de Nice. La place est néanmoins également conçue pour répondre à des nécessités fonctionnelles bien précises : elle améliore la circulation des marchandises entre la ville, le port, l’arrière-pays et, par là, le Piémont.

En 1870, elle acquiert son appellation actuelle de place Garibaldi, en l'honneur de l'homme politique, né à Nice, Giuseppe Garibaldi dont une grande statue est érigée en 1891. Dans cette fin du siècle XIX elle subira une première transformation majeure : de place minérale elle sera végétalisée pour en augmenter la fonction d’agreement urbain, le passage de Nice à la France ayant en même temps rendu caduque la symbolique de place royale.

Une seconde transformation aura lieu dans le dernier après-guerre. Exclue des circuits touristiques car située dans les quartiers populaires de la ville de Nice, la place subit le sort de nombreux espaces publics citadins : la priorité est accordée à la circulation automobile, ce qui aura pour conséquence un revêtement de goudron  et des aménagements basés autour de la voiture. La place Garibaldi devient alors un carrefour de communication important (pour les voitures mais aussi pour nombreuses lignes de bus) et un parking dans les espaces interstitiels. L’espace public se rétrécit au seul promenoir sous les portiques. La vitalité commerciale de la place est réduite au seul côté sud, à proximité des flux touristiques qui commencent à investir la vieille ville.

Dans le cadre de la politique de reconquête du centre-ville menée dans les années 2000, la création d'une ligne de tramway  traversant la place a permis de réduire l’emprise des flux motorisés ainsi que d’élargir et rénover l’espace public pour le rendre à nouveau aux piétons. Des nouveaux éléments végétaux ainsi que des terrasses occupent l’espace précédemment dédié au stationnement ou à la circulation. La place est lentement en train de trouver une nouvelle vitalité commerciale ainsi qu’une nouvelle centralité au sein de l’espace urbain niçois.